chienne.


J’en ai des souvenirs

La bouche pleine de nos baisers 

Et de kilomètres de Lunes.

Mais il est tard et je voudrais dormir. Insomnie. 

Alors je me touche et je me fais jouir en pensant à ton cul écarté, ta face écrasée sur le coussin pendant que je te pénètre doggy-style. 

Une obsession sans cesse de ta cambrure, lorsque les rôles inversés présentent mes hanches contre ton bassin, ma main sur ton cou, couvrir ton visage pour étouffer tes cris.

Je ne te lâche pas. Mon sexe de plastique coulisse va-et-viens entre tes cuisses. Je mouille au moins autant que ton cul docile, et tu en redemandes.

Fais de moi ce que tu veux, tu supplies. Baise-moi.

Tes yeux mi-clos, révulsés, abandon.

T’es beau, quand tu jouis. T’es beau, quand tu me laisses prendre possession de ton corps et que tu deviens chienne.

Je t’adore si fort lorsque tu t’offres ainsi.

photo : Jessica Boily

sightseeing

Tes mains sur mes hanches, et le lent balancier de nos corps qui s’échauffent. Contre les draps, peaux moites, paumes sèches, des respirations humides. Je me demande à quoi tu penses.

Dans mes désordres internes, je ne nous entends plus. Parfois. A d’autres, nos rires sous les plafonds immenses, le sol carrelé d’une salle de bain bleue.

Entends tu le souffle qui m’enivre ?

A l’envie d’éphémères s’oppose le droit divin des évidences indicibles. Des échanges déliquescents entre deux signes du temps – destin, tu l’appelleras comme tu le souhaites, moi je rêve en couleur et en trois dimensions. De temps, d’espace, d’odeurs. De cris silences de dimanches à l’horizontale. Les matelas mous et les kilomètres de TGV – première classe, toujours. L’Est. Le Sud. L’été.

Tu t’endors. Au sourire de tes nuits, les bras qui m’entourent, ne me laissent aucun répit. Des nuits sans lune, le soleil qui éclot doucement au travers des persiennes.

if only you know how deeply …

tu es belle quand tu es odieuse

Ailleurs. Les clés sur le rebord d’une table. Les fleurs séchées dans un vase. Ses baisers, un miroir sur le mur.

Ceci n’est pas ma vie. Un cul qui ne m’appartient pas. Des collants bleus.

Derrière la fenêtre des cris

encore
encore
encore

Comme avant. Comme d’autres. Le parquet de la pièce, la lumière. Nue sur le sol, les dalles instables, des coups de reins.

pas moi pas nous pas

Fenêtre ouverte. La porte ne ferme pas.

Je sors.