la flûtiste.
Il est tard lorsqu’on rentre la nuit, alors je dors dehors, un canapé lit trop dur, mais je suis si fatiguée. La ville est lumières, je ne porte plus de talons -encore- et je ne sais pas où nous sommes. Des escaliers en bois. Des fenêtres. Au réveil à travers les persiennes les bruits de la rue suintent.
Elle traverse la pièce et le parquet craque, salle de bains, cuisine, et puis sa chambre. À nouveau. Ses draps sont usés, le matelas est large. Je me glisse entre deux. Elle m’observe, beaucoup, ou est-ce moi. Que sais-je. Tout est iréel en ce matin d’Avril. Printemps sous délices, des fleurs envahissent le balcon, il n’y a pas de tissu pour recouvrir ses seins. Je mords ses lèvres, après avoir respiré ses cheveux, ils sentent comme une odeur de feu de bois. Sa peau est douce – il parait que c’est comme ça une fille. J’avais oublié. Lorsque ma langue joue contre la sienne, je me fais la réflexion qu’elle embrasse comme lui. L’odeur dans son cou lui ressemble. Est-ce une trace de l’amour ?
Au milieu de quelque chose. Ici ou nulle part. Entre deux oreillers, entre deux bouches, entre deux murs. Qui sait. Les places s’inversent et tout tourne, on boit du thé, il est midi, il est vingt heures, on s’en fout. Il est aussi l’été, le Sud, un dimanche après midi. Peut être est-ce déjà Mai. Les pompiers dehors. J’ai envie de ce jeu de mots futile, viennent éteindre le feu entre nous, car elle a mordu ma lèvre un peu plus fort et collé son ventre tout contre le mien, ses seins pointus soudain, sa main sur mon cou. Perds toi petit ange. Les cheveux éclaboussés tout autour de ses joues. Les yeux humides.
is that allright you ?
J’ai enlacé encore et encore sa bouche et ses lèvres, son ventre de mes cuisses, mes doigts dans ses cheveux. J’ai écouté son souffle devenir sourd, avalé les élans de sa poitrine. Posé ma main sur ses reins et ses hanches, mordu son cou. Je ne sais pas s’il y a des mots pour décrire l’amour à une femme – une fille, ses yeux perdus très loin et sa douceur. Je ne sais pas s’il y a une façon, un moyen, des évidences, ceci en était une. Pour elle. Pour moi. Elle m’a dit dans un souffle des mots qui ont glissé contre mes souvenirs, des goûts âcres et salés, brutaux.
Je ne sais pas s’il faut parler du reste. Je ne sais pas si tout est un rêve, un fantasme, une réalité. J’avais dessiné les contours de son corps dans ma tête, et puis je les ai embrassés. Je crois que tout reste et s’incruste, tatouage sur mon corps d’elle et de ses yeux clos. Perfection d’un moment – est-ce reconductible ?
and so the light goes, and that’s not wrong