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Carnets érotiques de Mademoiselle LaNe

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Carnets érotiques de Mademoiselle LaNe

danse, cendrillon.

by Mlle LaNe Leave a Comment

Dans la musique je me fonds. Les corps des autres sans équivoque, danser lascive – électro dans nos peaux, basses pénétrant nos âmes comme pour se laisser baiser – baisés par la chaleur de ces autres qui caresse nos épidermes, baisés par l’illusion d’être tout puissants, baisés par le son qui nous pénètre, doucement, sûrement, profondément. Un beat après l’autre, comme on avale nos vies, imperceptiblement.

Il y a cette fille blonde, ses cheveux relevés et sa nuque à découvert. Son parfum qui m’enivre, monte jusque dans mon crâne et c’est absurde mais dans cet instant je voudrais l’abandon, je voudrais m’oublier, je voudrais caresser sa peau sans cesse, me plonger dans ses yeux bleu pépites, ne plus jamais remonter. Lâcher-prise. Apnée. C’est la proximité qui échauffe nos émotions, la promiscuité, la musique qui s’enfonce tout au fond, l’effet d’un para magique qui exacerbe les sensations et nous ouvre les portes de l’intime. Nos déséquilibres, les pieds glissent sur le plancher de bois – la notion du temps s’étiole en même temps que notre perception du réel – le monde est beau, le monde est doux, le monde s’étend à nos pieds comme un immense tapis arc-en-ciel.

Cette fille. Son parfum, ambre et vanille, sa peau si douce, et la plume attachée à son oreille. Je m’approche et on se regarde et on se frôle, dans l’ombre floue de nos états secondaires, tout pourrait exploser ainsi. Elle et ses seins que je devine libres sous la soie de son haut, elle et ses fesses moulées dans un legging sombre. Dans mes fantasmes s’exposent des images d’arracher doucement ces pétales, lentement déshabiller son corps pour découvrir les tatouages et les cicatrices qui la composent. Dans le sillage que son parfum laisse, je savoure le goût de sa peau et l’odeur de sa chatte, absorber l’émotion qui l’entoure – troublée par ma présence, troublée par cette soudaine intimité, troublée par son trouble apparent.

Je suis déjà sur elle et embrasse son cou, caresse sa cuisse, attrape ses fesses et je lui murmure des mots tendresse, des mots désir et des mots folies. Regarde moi encore, je lui dis, ne me laisse plus jamais partir. Elle ne dit rien, elle me regarde et c’est comme une évidence. L’envie.

Alors on danse, encore et encore, les heures se déroulent en une lente agonie, celle de la nuit qui se termine. Sous ma peau mon coeur bat trop vite, pour elle, pour la redescente, pour nous tous ici – rassemblés au hasard du désir de communier sur la musique. Sur un toit de la ville, on regarde le ciel s’éclaircir pour signifier la fin.

Il est six heures, la vie reprend ses droits. Une bouteille d’eau pour accompagner la chute – je la regarde s’éloigner. C’est le matin qui nous relève de notre veille. Je garde le goût de ta nuque tatouée sur mes lèvres. Au revoir Cendrillon.

I promise, I’ll find you.

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Photo Ortie

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une nuit.

by Mlle LaNe Leave a Comment

Ya comme ton odeur sur mon oreiller. Je me souviens que tu as dormi là la nuit dernière, et c’est soudain étrange – j’étais pas là, j’étais ailleurs, et t’as dormi chez moi. Alors ça sent l’alcool et ton parfum, et un quelque chose d’autre qui n’appartient qu’à toi – peut être la cigarette, ou l’herbe que tu fumes tout le temps – avais-tu pris autre chose cette nuit là ?

Tu as bien fait attention à tout ranger, mais il y a encore des traces de ton passage, les bédés par terre – un tome du Combat Ordinaire ; un cul de joint dans le cendrier ; des vêtements éparpillés. Les draps ne sont pas remis correctement – pas comme d’habitude – je sais, je sens surtout ton odeur qui envahit tout, et m’enivre un peu.
Je t’imagine dans ma chambre, enlever tes fringues – ton jean, ton t-shirt, ton boxer Pull-in – c’est ridicule les Pull-in, je sais, mais j’aime ça sur toi. Lequel était-ce, peut être celui que j’ai porté la dernière nuit que j’ai passée dans ton lit. Je t’imagine à poil, ou peut être pas. Enlever le tas de mon pyjama de sous l’oreiller. Te glisser sous la couette. Allumer ce joint que tu te réservais pour la fin de nuit – il est tard, quelque chose comme 5 heures du matin – j’ai retracé ce moment là, aussi. Et fouiller dans le tas de bouquins à côté du lit.

À quelques heures d’écart, c’est comme si je partageais ton intimité – comme si cette nuit dans mon lit, une réponse muette à cette nuit passée chez toi – il y a trop longtemps. Cette façon de me prendre si violemment tout en répétant qu’on faisait l’amour. L’amour brutal, l’amour dans ce jeu de (perte de) contrôle, l’amour intensément.

Je respire à nouveau ton parfum sur l’oreiller, passe ma main sur la trace de ton corps dans mes draps. Tu me manques, un instant fugace, j’aimerais que tu sois là. Que tu caresses ma peau et attrape mon cul pour me prendre – encore, ta langue et tes doigts et les gémissements du lit, ta main sur ma bouche pour m’empêcher de crier – mais on s’en fout, t’aimes ça me faire gémir et que je ne retienne plus ma voix – je sais.

Tu me manques, un instant, j’aimerais que tu me fasses l’amour, et ne plus jamais cesser de crier.

–

photo tumblr

Posted in: Textes Tagged: absence, lit

vendredi.

by Mlle LaNe Leave a Comment

J’suis en manque. Regarde. J’ai comme les mains qui tremblent. Ça ressemblerait à un junkie en sevrage. Ça me ressemble pas, c’est sûr. Je suis la maîtrise. Le contrôle. La modération.

C’est toi. Ou c’est le temps. Ou c’est ma dernière baise qu’était pas vraiment bonne. Genre pas défoulante.
Tu vois ce que c’est toi, la baise qui défoule ?
Celle où on crie trop fort, à s’en faire péter les cordes vocales, tellement que c’est bon. En levrette si possible.
Voilà. Tu commences à comprendre.

Moi j’perds le fil. À force de lectures NSFW. À force de textos échangés. Et puis tes mains. Tu les as vues tes mains ? Tes putains de longs doigts que j’enfoncerai bien dans ma chatte.

…

C’est dit. J’ai cédé quelque part, à coups de journées trop longues et de discussions jusqu’à la fermeture des bars. T’as planté tes yeux gris dans mon regard – ou c’est moi qui ait cherché le tien.
En fait, j’sais plus. J’ai que tes doigts dans ma tête, tes mains que j’imagine écarter mes lèvres et pénétrer mon vagin. Je fermerai les yeux pour mieux te ressentir, mais je serai déjà humide. Trempée par ces heures passées à discuter autour d’une bière. Affamée par les semaines qui s’écoulent, ou tu me laisses des signes sans jamais faire un geste.
Tu joues. Je joue. Je laisse des status Facebook pour que tu commentes et j’t’envoie des messages avec plein de sous-entendus dedans. Tu réponds. Tu relances. Ça marche toujours. Mais tu bouges pas.

Pendant ce temps là j’ai la chatte qui crie famine. Assoiffée de tes doigts. Grande ouverte, et grande humide, mes lèvres glissent déjà, prêtes à t’accueillir. Je me branle. Je fais que ça. Mes doigts en dedans et en dehors, que je frotte pour tenter d’assouvir l’envie. Mais ça suffit pas. Ma tête refuse de laisser passer la démangeaison. Je vois plus que tes doigts partout qui ouvrent mon ventre et j’imagine ta bouche se coller là aussi, boire mon jus qui coulerait que pour toi, avaler mon goût jusqu’à te noyer dedans. Je vois ton visage entre mes cuisses, imprégné de ma mouille, tes doigts aussi plein de cette humidité salvatrice. J’espère que tu t’y sentiras chez toi – mon corps te réclame depuis cet après-midi où, assise contre toi dans le noir d’une salle de cinéma, j’ai pu me shooter avec ton parfum.

On se voit vendredi soir. J’ai peut être une idée précise de ce qui va se passer. On va manger, et boire. Du vin rouge. J’aurais les lèvres écarlates. Et une culotte en dentelle rouge, aussi, le genre qu’on peut voir à travers, qui laisse deviner que je suis bien douce. La plupart des gars ils s’en foutent, de la lingerie qu’on porte, la première fois. Ils te descendent ça tout d’un coup avec le jean slim ou les collants, genre, c’est pas un détail important. Moi ça fait une semaine que je choisis mes vêtements en imaginant que tu vas me texter pour un verre imprévu – et la suite. Que je sais quelle culotte je vais porter, vendredi. Alors j’aimerais que tu sois un de ceux là, ceux qui prennent le temps, de regarder, de toucher, d’humer. De me rendre belle et désirable juste par la pression de tes yeux.

On s’attrapera sur le canapé, peut être en regardant un film – si je t’ai pas accroché avant ça. On sera enlacés sur le canapé, et puis on regardera plus le film. Yaura tes mains partout sur moi, et mes gémissements.

Et puis.

–

Vendredi, c’est ce soir. Putain, je sais même pas comment je vais tenir.
Si ça se trouve, la bouffe va être dégueulasse, le vin sera bouchonné, et on aura rien à se dire.
Si ça se trouve, tu baiseras mal, trop pressé, maladroit, pas assez tendre.
Si ça se trouve, on baisera même pas.

Faudra quand même que j’te dise. Merci d’avoir alimenté mes fantasmes. C’était vraiment bon…

 –
Photo  Sveta Laskina 
Posted in: Textes Tagged: désir, tease

vinyle.

by Mlle LaNe Leave a Comment

Sur les photos Instagram, je reconnais ton appart. Les meubles IKEA, les murs blancs, tu me diras ça pourrait être chez n’importe qui, mais ya cette platine vinyle dans un coin sur une table qui marque ton territoire.
Les filles assisent sur ton sofa sont belles – c’est comme ça que tu les décris. Belles dans les commentaires. Je me demande avec combien d’entre elles tu as couché. Si tu avais mis un disque aussi, quand elles sont venues chez toi.

Je me souviens tellement bien des détails que ç’en est flippant. Ça commence à dater, et puis c’est pas comme si c’était une baise mémorable. Mais c’était toi, sûrement, ce contexte, les années derrière.

J’avais jamais couché avec un mec que je détestais – je veux dire, tu as pourri ma vie et la vie de tout le monde pendant des années – avant toi. J’avais jamais non plus fantasmé sur quelqu’un dans un mélange étrange de haine, de fascination et d’admiration. Les jours où j’avais juste envie d’éclater ta gueule quand tu me parlais, d’enfoncer ta pédance et ton manque de respect bien profond en t’écrasant les couilles – et les nuits où on s’attrapait – ce truc électrique entre nous, que tu partageais si on en croyait les rumeurs autour.

T’es même pas beau – pur produit de la petite bourgeoisie de province, ta famille terrienne, ta baraque au bord de l’Océan. Le petit nerveux sec qui tourne au rail de coke pour se lever le matin, pas mon genre.

N’empêche que ce soir là, défoncé comme t’étais, tu m’as plaquée contre le mur – après avoir marché dans les rues de Paris, s’embrasser dans un bar anonyme, te répéter qu’on allait pas coucher ensemble – et tout ton corps contre moi, s’attraper sur le sofa, tes doigts dans ma chatte et ta bouche sur mes tétons, et nos peaux qui se parlent – je reconnaitrais ton parfum entre mille – Armani – et le goût de ta bouche mêlé d’alcool, de joint et de cigarette. Ton lit pour finir, quand ton coloc est entré et que la porte est restée grande ouverte sur mes fesses te chevauchant.

L’histoire ne dit pas si on a jouit, si tu te souviens de grand chose, ce que t’as raconté le lendemain. Je suis partie au lever du jour – tu ronflais à côté, j’étais incapable de dormir. On s’est pas revus, depuis, tu as raconté ce que tu as voulu dire et d’autres m’ont demandé pourquoi toi, comment j’avais pu, et j’avais rien à répondre d’autre que – tu sais, lui et moi, ça fait longtemps que ça dure…

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Photo – tumblr
Posted in: Textes Tagged: erotique, job, souvenir
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Parfois je parle de cul, mais surtout je parle d’amour…

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Bienvenue dans Extime, les carnets érotiques de Mademoiselle LaNe.

Ces textes ont été publiés à différentes époques, sur différents blogues, sous différents pseudonymes. J’ai décidé de les regrouper et les présenter ici.

Semi autobiographiques ou complètement inventés, je vous souhaite d’y trouver désir, inspirations, chaleurs et humidités.

 

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