une nuit.
Ya comme ton odeur sur mon oreiller. Je me souviens que tu as dormi là la nuit dernière, et c’est soudain étrange – j’étais pas là, j’étais ailleurs, et t’as dormi chez moi. Alors ça sent l’alcool et ton parfum, et un quelque chose d’autre qui n’appartient qu’à toi – peut être la cigarette, ou l’herbe que tu fumes tout le temps – avais-tu pris autre chose cette nuit là ?
Tu as bien fait attention à tout ranger, mais il y a encore des traces de ton passage, les bédés par terre – un tome du Combat Ordinaire ; un cul de joint dans le cendrier ; des vêtements éparpillés. Les draps ne sont pas remis correctement – pas comme d’habitude – je sais, je sens surtout ton odeur qui envahit tout, et m’enivre un peu.
Je t’imagine dans ma chambre, enlever tes fringues – ton jean, ton t-shirt, ton boxer Pull-in – c’est ridicule les Pull-in, je sais, mais j’aime ça sur toi. Lequel était-ce, peut être celui que j’ai porté la dernière nuit que j’ai passée dans ton lit. Je t’imagine à poil, ou peut être pas. Enlever le tas de mon pyjama de sous l’oreiller. Te glisser sous la couette. Allumer ce joint que tu te réservais pour la fin de nuit – il est tard, quelque chose comme 5 heures du matin – j’ai retracé ce moment là, aussi. Et fouiller dans le tas de bouquins à côté du lit.
À quelques heures d’écart, c’est comme si je partageais ton intimité – comme si cette nuit dans mon lit, une réponse muette à cette nuit passée chez toi – il y a trop longtemps. Cette façon de me prendre si violemment tout en répétant qu’on faisait l’amour. L’amour brutal, l’amour dans ce jeu de (perte de) contrôle, l’amour intensément.
Je respire à nouveau ton parfum sur l’oreiller, passe ma main sur la trace de ton corps dans mes draps. Tu me manques, un instant fugace, j’aimerais que tu sois là. Que tu caresses ma peau et attrape mon cul pour me prendre – encore, ta langue et tes doigts et les gémissements du lit, ta main sur ma bouche pour m’empêcher de crier – mais on s’en fout, t’aimes ça me faire gémir et que je ne retienne plus ma voix – je sais.
Tu me manques, un instant, j’aimerais que tu me fasses l’amour, et ne plus jamais cesser de crier.
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