des liens
Il y a quelque chose d’érotique dans cette vidéo. Des liens rongeant les chairs, pourtant, les cuisses sont jointes et le visage tourné. J’ai pensé à ce que tu m’attaches, un jour. Un oreiller sur ma face pour finaliser les contraintes.
Je déconne. Embrasse moi comme ça c’est plus simple, des coups cinglants sur mes fesses, une morsure dans ma nuque, tes ongles dans mon dos. Des traces infimes de nos ébats, une tâche brune sur mon cou. Des cheveux longs emmêlés, comme un exorcisme érotique, tu sais, les cris portés à l’unisson de nos orgasmes.
Frappe, frappe encore, lorsque tu serres ton poing sur mon poignet, encore, et ta langue dans ma bouche comme ça
tu aimes, dis, tu m’aimes ?
Je renie ton pardon. C’était moins difficile de céder à tes désirs, allongée sur un canapé d’angle. Le radiateur dans un coin de table, le parquet blond du sol. Derrière l’objectif, atteinte de ton regard, je me cambre encore sous la pénétration de tes mains dans mon sexe humide
regarde moi putain
Dès lors, ce sont nos sueurs qui s’enlacent, nos humeurs chancelantes, des salives imbibées d’alcool. De la fenêtre ouverte s’échappent des cris, seule ouverture sur le vide. Entre nous le déluge d’émotions, à perdre ta tête entre mes jambes, ta langue, mes doigts. Mouillé, ton visage de mes sucs, lentement. Je jouis encore, je crois, une fois, et tu viens sur mon ventre – je n’ai pas le choix alors je tends mes lèvres pour t’accueillir
prends moi encore, pour tatouer ces souvenirs entre mes reins, la trace que laissera ta main sur mes fesses, ta bouche dans mon cou, les cris dans la mémoire des voyeurs invisibles
le reste n’a plus d’importance soudain
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Auto portrait par Malinda Wasell