Je t’aime.
Je t’aime à un point que ça fait mal, parfois. Mal de te regarder si beau, mal de te toucher si doux, mal de ce désir qui me prend et me bouscule et m’emmène si loin, mal d’avoir cette boule qui me dévore et l’impossibilité de le dire aussi vrai et intense que ça feele en dedans.
Je t’observe exister. Tu es si réel. J’ai le goût de te toucher. Te caresser. T’embrasser. Me glisser contre toi et te respirer et me perdre dans ton cou et te serrer si fort. Tout le temps. Au point que ça te met mal à l’aise parfois, et tu demandes, pourquoi ? Et dans cette question je traduis pourquoi moi. Je vois ta peau bronzée et tes yeux bleus perdus au milieu de ta barbe drue. Je vois ton petit cul demi-pommes posé là, juste en bas de tes reins et la courbe que ça forme dans le creux de ton dos. J’observe la carrure de tes épaules et la fossette entre tes biceps et tes deltoïdes ; tes avant-bras, tes mains. Tes mains. Tes mains qui me touchent si juste, douceur et fermeté, tendresse et violence, profondeur et délicatesse. Tes mains qui jouent avec mon corps et mon coeur du même coup. Tes mains qui frappent, serrent, glissent, frottent, pénètrent, effleurent, caressent, immobilisent. Tes mains qui savent si bien comment m’apprivoiser.
Je trippe sur ton dos, ta nuque, ton ventre, ton sexe. J’essaye d’apprendre le dessin des poils sur ton torse, de m’en faire une image mentale et jamais l’oublier. Je voudrais garder en mémoire chaque geste que tu poses sur moi, chaque fessée, chaque baise, chaque orgasme que tu me donnes. Il y en a tant. C’est difficile.
Je voudrais te raconter, je ne trouve pas de mots pour exprimer tout ce que tu soulèves, le désir, l’humidité, les secousses et les tremblements. Les émotions, mes larmes quand tu attrapes mon cul soudain dans le noir après deux semaines d’absence, mes cris lorsque tu te glisses en dedans, la vague qui reste encore longtemps après la déflagration de nos jouissances.
Je voudrais crier je t’adore aussi fort que quand tu me fais venir, doigts profonds dans ma chatte et barbe trempée de mon jus.
Je voudrais qu’on nous regarde, comme un témoignage de ces instants où le soleil se lève, il est 7h30 et la nuit pèse sur nos corps et nos visages, et qu’on trouve encore l’énergie de se désirer.
Je t’aime. Je t’aime si fort que ça fait mal, parfois, tellement que je sais pas comment te le dire, ou si maladroitement. Alors tu me regardes et tu me dis je te veux, et c’est là tout ce que je souhaite. M’offrir à toi sans compromis. Et longuement baisée, assouplie par les sensations qu’on partage, je me sens à la fois si vide et si remplie. De toi, de nous, des plaisirs indicibles, de l’intensité qui nous anime. Dans cet état d’apesanteur, quelque part entre rêve lucide et trip éveillé, la douleur finit enfin par s’apaiser.
When you hold me, I’m alive
We’re like diamonds in the sky
Sous la lumière de cet après-midi d’avril, je nous observe. Est-ce que c’est moi, ou est-ce que nous sommes beaux ?