vinyle.
Sur les photos Instagram, je reconnais ton appart. Les meubles IKEA, les murs blancs, tu me diras ça pourrait être chez n’importe qui, mais ya cette platine vinyle dans un coin sur une table qui marque ton territoire.
Les filles assisent sur ton sofa sont belles – c’est comme ça que tu les décris. Belles dans les commentaires. Je me demande avec combien d’entre elles tu as couché. Si tu avais mis un disque aussi, quand elles sont venues chez toi.
Je me souviens tellement bien des détails que ç’en est flippant. Ça commence à dater, et puis c’est pas comme si c’était une baise mémorable. Mais c’était toi, sûrement, ce contexte, les années derrière.
J’avais jamais couché avec un mec que je détestais – je veux dire, tu as pourri ma vie et la vie de tout le monde pendant des années – avant toi. J’avais jamais non plus fantasmé sur quelqu’un dans un mélange étrange de haine, de fascination et d’admiration. Les jours où j’avais juste envie d’éclater ta gueule quand tu me parlais, d’enfoncer ta pédance et ton manque de respect bien profond en t’écrasant les couilles – et les nuits où on s’attrapait – ce truc électrique entre nous, que tu partageais si on en croyait les rumeurs autour.
T’es même pas beau – pur produit de la petite bourgeoisie de province, ta famille terrienne, ta baraque au bord de l’Océan. Le petit nerveux sec qui tourne au rail de coke pour se lever le matin, pas mon genre.
N’empêche que ce soir là, défoncé comme t’étais, tu m’as plaquée contre le mur – après avoir marché dans les rues de Paris, s’embrasser dans un bar anonyme, te répéter qu’on allait pas coucher ensemble – et tout ton corps contre moi, s’attraper sur le sofa, tes doigts dans ma chatte et ta bouche sur mes tétons, et nos peaux qui se parlent – je reconnaitrais ton parfum entre mille – Armani – et le goût de ta bouche mêlé d’alcool, de joint et de cigarette. Ton lit pour finir, quand ton coloc est entré et que la porte est restée grande ouverte sur mes fesses te chevauchant.
L’histoire ne dit pas si on a jouit, si tu te souviens de grand chose, ce que t’as raconté le lendemain. Je suis partie au lever du jour – tu ronflais à côté, j’étais incapable de dormir. On s’est pas revus, depuis, tu as raconté ce que tu as voulu dire et d’autres m’ont demandé pourquoi toi, comment j’avais pu, et j’avais rien à répondre d’autre que – tu sais, lui et moi, ça fait longtemps que ça dure…
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