Ouverture.
Des mots, chuchotés dans le noir, des notes de pianos pour accompagner le flux. Les yeux clos, sur mon initiative, nous écoutons nos respirations. J’ai senti le besoin de retrouver le centre, car ta présence dans cette pièce et quelques phrases échangées ont suffit à défaire mon ancrage. Je cours partout, je me cogne, je perds l’équilibre.
Alors respire. Encore. Ensemble. La boule de lumière qui brûle dans ton ventre, je peux la voir vibrer, se balancer avec tes inspires-expires, il suffisait de fermer les yeux pour se retrouver
– et j’ai confiance, même si je tremble un peu, j’ai peur tu vois, est-ce que tu peux sentir la vibration de mon coeur au travers des couches d’air qui séparent nos corps ?
inspire
Tes mains sur les miennes, brûlantes. Le calme revenu j’ai posé les mots pour nous ouvrir l’un à l’autre, et je suis entrée. À l’intérieur, comme dans une église, j’observe religieusement le silence, immobile devant la pureté qui émane de l’espace créé entre nous deux.
mouvement
Danse. Un pied après l’autre, transfert de poids, changement de côté, bras, paumes, présence jusqu’au bout des doigts. Je touche ta peau comme caresser ton âme, mise à nue, et tu t’offres si vulnérable que je te perçois jusqu’au fond de mon ventre, les émotions qui montent et racontent une histoire abstraite, sans pouvoir distinguer lequel de nous deux est en train de rêver. En cet instant, je sais que je t’aime comme une évidence subtile qui appartient à un autre présent, et je me demande, qui sommes nous, où et quand avons nous déjà communié, car je te vois, je te sais, je te reconnais. Je m’enfonce doucement, tu m’accueilles, c’est doux, chaud, tendre et humide ; immense et fluide, océan formé des courants nos intuitions. Je te touche, je me touche, je ne sais plus qui de toi ou de moi ressent les vibrations, à qui appartient ce qui résonne. Tu es beau dans ton lâcher-prise, je pense. Je t’écoute respirer. Je t’observe être, paisible, déposé entre mes bras. J’admire ton calme, et le Divin qui nous habite en cet instant.
silence
Le feu allumé, soupir. Je caresse encore ton corps, je te veux, je te sens, comment te décrire ce désir. Je m’abandonne à ta présence tandis que mes résistances à être tombent peu à peu. Je me promène sur ta peau, je voudrais te faire l’amour, et ce depuis si longtemps alors, je m’autorise à te pénétrer et me déposer en ton centre. Je voudrais te regarder, je ferme les yeux, et je te vois comme je ne t’ai jamais vu.
expiration.
C’était beau, dans ta bulle. J’ai eu les larmes aux yeux, émue et contemplative comme ça m’arrive plus si souvent. Il y avait dans mon ventre cette chaleur humide de quand on est amoureux. Lorsque tu es parti, la douleur bienveillante d’un bout de moi qui se détache, et puis, le vide.
–