la chute.


Je cherche une chanson pour commencer à écrire. Je cherche un morceau pour faire la BO de nos baises. La prochaine, qui sait, un truc assez tendre pour qu’on s’aime, assez intense pour que tu m’accroches, assez violent pour couvrir mes cris.
Pis. Tu vas m’attacher – je veux, mais c’est pas moi qui ordonne, pas moi qui exige. Je suis (ta) soumise, je veux m’abandonner entre tes bras, entre tes doigts, le son de ta voix pour guider mes désirs. Dis-moi, comment tu m’aimes, comment tu me trouves belle, salope et chienne, comment tu veux me baiser. Je t’aime, tu vas me forcer à le dire, peut être, le crier dans un accès de plaisir – mais dis-moi, mon amour, où s’en vont les mots lorsqu’on ferme l’écran de nos téléphones, où résistent les jolies choses qu’on se raconte, où es-tu lorsque tu n’es pas près de moi.
Je n’ai toujours pas trouvé ce morceau. Je pense à tes doigts dans mon cul et ta barbe mouillée entre mes lèvres. Je coule, encore, tu crois, ça va se voir que je porte rien sous ma robe ? Je veux que tu m’attaches, mais c’est déjà trop tard je suis tombée dans ma chute entraîné nos espoirs, regarde comme on se retient de se le dire, tu es mon présent mon futur – mon évidence, mon tout.
Une étincelle, dans mes yeux ce n’est pas de la lumière, c’est une larme, mon amour, ta main frappe régulièrement mon cul et soudain, je ne crie plus.

photo Ana Teresa Barboza, 2008

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