C’est là. C’est quelque part entre toi et moi, dans l’espace infime entre nos peaux – qui disparaît lorsque nos chairs se pressent l’une contre l’autre. Pas notre faute. On peut rien y faire. C’est une évidence. Quand t’es là à côté de moi j’ai besoin de te sentir. Que t’attrape ma taille, et mon visage, et que tu m’embrasses fort serrée. De tes lèvres pleines. Ta bouche fraise. La tendresse de ton baiser mêlée à l’urgence de l’attraction. Et puis tes mains sur mon corps – tes doigts sur mes collants – les quelques micros pouces qui séparent ma peau de la réalité. Notre réalité. Tes doigts sur mon cou. Tes doigts sous mon t-shirt. Tes doigts sur mon ventre. Impact.
Alors la chaleur, tu sais, celle qui irradie de la nuque aux orteils, celle qui suit la ligne de ma colonne vertébrale et la courbe de mes seins, et s’étend jusqu’au fond de mon ventre. Le feu que ta bouche dans mon cou achève d’allumer.
Tu batailles avec mon pull – enlève-le, tu dis, je veux te sentir. Moi aussi je veux te sentir. La douceur de ta peau, la cambrure de tes reins, le parfum au creux de ta poitrine. Maladroitement tu me déshabilles – on pourrait dire que c’est à cause de l’empressement que tu mets à glisser tes doigts pour dégrafer mon soutien gorge avant même que mon t-shirt ait dégagé.
À plat ventre sur les draps froissés – je sens ton poids sur moi, je sens ton souffle dans mon oreille, je sens ta main se glisser dans ma culotte – que personne n’a pris la peine d’enlever. Je suis déjà humide. Je le sens. Je le sais. C’est là, entre nous deux, comme tes doigts accrochent mes lèvres trempées et viennent agacer mon clito. Tu dis – c’est comme quand tu te touches. Mais non. C’est mieux. Il y a ton odeur et ton poids sur mon corps et la douceur de ta peau; et la façon dont tu attaques mon sexe sans ménagement et tes doigts et tout mon désir rassemblé là entre mes cuisses et dans l’immobilité à laquelle tu me contrains.
Alors je pense à tes seins collés contre mon dos et tes lèvres dans ma nuque et les mots que tu laisses échapper. Je pense à ta chatte et la façon dont tes lèvres doivent ruisseler à l’instant même. Je pense à ma bouche entre tes cuisses et mes doigts en dedans, à la chaleur de ton ventre et le goût de ton plaisir, les contractions qui te prennent quand je te branle et ton bouton gonflé sous les assauts de ma langue. Je pense à tes orgasmes alors que tes doigts se font plus pressants entre mes cuisses et –
– tout explose en un cri.
nuit blanche. – Extime
[…] intense, dans la lumière du petit matin. Je me souviens de nos corps emmêlés et ta bouche sur la sienne et mon regard qui ne se détachait plus de vos […]