papillons.
J’ai, ta peau. Ta peau, sa peau, nos peaux. Entre vous, enlacée, chaleur douce, et vos barbes qui piquent un peu. Les coeurs qui battent. Les mots qui hésitent. Mais doux, tout ça, si doux.
Vos peaux, ma peau, nos peaux, les respirations dans le noir qui s’accélèrent et s’approfondissent. Ma main sur ta nuque, ta main sur sa nuque, torses, ventres, pubis, bouches, fesses. Sexes prudemment humides.
Ça commence toujours comme ça, on dirait. Des caresses dans l’obscurité d’un soir, un peu de pudeur, ma bouche entre vous deux. Il y a eu lui et puis lui, pourquoi pas, tu disais que tu aimerais ça sentir le corps d’un homme contre le tien, et j’ai pensé : ce serait bon de te partager avec un autre.
Alors on y est.
T’es beau, il dit dans mon oreille. Mon amour-chaton, tes yeux brillants voilés d’une curieuse timidité. T’es beau, on pense alors ensemble. T’es beau quand tu hésites, t’es beau quand tu explores, t’es beau quand tu t’abandonnes. T’es beau quand tu te lances et que tu l’embrasses, un peu brusque, un peu timide, et que vos barbes s’emmêlent.
Je découvre le plaisir des mots chuchotés, la variation des textures de vos corps, les sensations de vos baisers-barbus sur mes cuisses et ma nuque. Qui de nous deux partage l’autre, qui est voyeur, qui s’exhibe. Je vous observe, je dis, vous êtes beaux, fourmis et papillons vibrent et envahissent mon ventre. Et puis je suis à genoux, bouche pleine de l’un et chatte remplie de l’autre, perdant doucement le sens et la tête, bâillonnée jusqu’au fond de ma gorge, transpercée de vos queues bandées. Je devine vos baisers, au dessus de ma cambrure, des baisers d’hommes, des baisers fiers, des baisers sensualité que je ne peux pas voir, et ça me rend folle, et la frustration m’excite encore plus.
Je vous sens monter et grossir, alors que mon corps ne sait plus par où ressentir. Je transporte les vagues de l’un vers le sexe de l’autre, et réciproquement. Tension ultime, contractions, explosions, orgasmes simultanés. Vos foutres partout dans mes orifices. Je tremble, je crois, je ne sais plus très bien ce qui m’habille, je suis nue sur ce lit entre vos deux corps, baisée, fébrile, épuisée ; aimante, comblée, apaisée. Je vous aime, tellement que je vous veux encore.
Il ya tant de détails que je ne peux transcrire ici.
Peut-être, une autre nuit. Je vous attends.